Coton bio vs conventionnel: comprendre pour mieux consommer
"Est-ce que c’est du coton ? Je n’aime pas le polyester, c’est un dérivé du pétrole et je suis plutôt écolo”. “Je préfère acheter du coton, c’est hypoallergénique et bien plus écologique”. Le contexte climatique nous pousse à revoir nos habitudes de consommateurs. Aujourd’hui nous ne pouvons pas ignorer les modes de production des produits et matériaux que nous utilisons, ni les enjeux écologiques qui en découlent. Nous avions déjà explorer le sujet du coton bio. (retrouvez notre premier article sur le sujet ICI ), mais celui-ci est encore plus approfondi. Il est important de comprendre le dessous de la production du coton conventionnel afin de mettre en lumière le fait que cette fibre est loin d’être la plus saine, contrairement aux idées reçues. Beaucoup d’entre nous se fourvoient en pensant faire un geste éco responsable en faisant le choix de consommer du coton plutôt que d’autres fibres synthétiques. Et oui, le coton n'est pas nécessairement un gage de qualité. Ses conditions de production ainsi que son impact environnemental sont loin d’être irréprochables. Il est temps d’arrêter d’ignorer les informations fondamentales sur les fibres textiles que nous utilisons pour nos vêtements, ceux de nos enfants et pour notre intérieur. Dans cet article, nous allons comparer le coton conventionnel avec le coton bio et comprendre pourquoi le coton biologique est aujourd'hui l’alternative nécessaire pour une vraie transition écologique de la production textile.
Pourquoi utiliser du coton bio?
Il s’agit d’une fibre textile de premier choix pour trois raisons principales.
1/. Pour un impact environnemental réduit
Le coton biologique est écologique. Il est cultivé sans pesticides et sans OGM. Sa culture préserve la qualité des sols, des écosystèmes, et donc de la biodiversité de manière générale. Il est issu de l’agriculture biologique. Les pratiques, comme la rotation des cultures, le compostage ou encore l’utilisation d’engrais organique, améliorent la fertilité et la structure des sols. Ces techniques douces pour la terre réduisent l'érosion et la dégradation de la faune et de la flore. De plus, l'irrigation goutte-à-goutte et l'utilisation de variétés de coton résistantes à la sécheresse peuvent significativement réduire la consommation d'eau.
2/. Pour préserver le bien-être des agriculteurs
Grâce à son mode de production sain et sans engrais chimiques, les travailleurs agricoles sont bien moins exposés aux produits toxiques qui peuvent générer des pathologies. En effet, l'Inserm (institut national de la santé et de la recherche médicale) a confirmé qu’il peut y avoir des associations positives entre l'exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l'Homme. La maladie de Parkinson et le cancer de la prostate en seraient des conséquences tragiques directes. Les agriculteurs ayant opté pour un mode de production écologique et pour la culture du coton biologique, préservent la planète, mais également leur propre santé.
3/. Pour assurer une qualité supérieure
Enfin, le coton biologique présente des avantages indéniables. Grâce à ses propriétés douces et hypoallergéniques, ce tissu est idéal pour protéger les peaux sensibles. En outre, les vêtements en coton biologique sont généralement plus durables et de meilleure qualité que le coton traditionnel aux fibres affaiblies par les produits chimiques.
Le contexte de la production du coton conventionnel
Exploitation des Ouïghours
Parmi les quelques pays producteurs de coton, la Chine est le plus grand. Une grande partie de ce coton provient de la région du Xinjiang, à l’extrême ouest du pays. Depuis quelques années, cette région est au cœur de polémiques, notamment à propos de graves violations des droits de l'homme. En effet, les Ouïghours, une minorité ethnique musulmane vivant dans le Xinjiang, sont souvent contraints de travailler dans des conditions proches de l'esclavage pour produire du coton. Ces pratiques soulèvent des questions éthiques majeures concernant l'origine de nos vêtements en coton.
Quel est l’impact environnemental du coton?
La culture conventionnelle du coton est l'une des plus polluantes au monde pour trois raisons principales.
- Elle utilise des quantités massives de pesticides et d'engrais chimiques. Bien évidemment, ces pratiques contaminent les sols, les cours d'eau et affectent la faune et la flore locales. Alors oui, le coton est une fibre naturelle, mais sa production est extrêmement polluante.
- La culture du coton nécessite d’énormes quantités d’eau. On peut utiliser jusqu'à 20 000 litres d'eau pour produire un kilogramme.
- Pour terminer, son processus de transformation en fibre textile est, lui aussi, très polluant. De nombreux produits chimiques et toxiques sont utilisés. Les conséquences sont plus que néfastes au niveau local, autant pour les travailleurs que pour la nature environnante.
Comment reconnaître le coton biologique?
Voici quelques conseils pour vous aider à identifier les produits et à éviter les pièges du greenwashing.
Certifications à rechercher
Voici quelques-unes des certifications les plus fiables :
- GOTS (Global Organic Textile Standard) : cette certification garantit une composition d'au moins 70 % de fibres biologiques. Toutes les étapes de la production sont vérifiées : la fabrication, l'emballage, l'étiquetage et la distribution.
- OEKO-TEX Standard 100 : cette certification assure que le produit ne contient pas de substances nocives pour la santé humaine, sans pour autant garantir un coton biologique.
- Fairtrade International : cette certification garantit des conditions de travail justes et des prix équitables pour les agriculteurs et les travailleurs. Elle inclut également des critères de protection de l’environnement.
Étiquettes et transparence
Les marques engagées dans la production durable sont généralement transparentes sur leurs pratiques et mentionnent des informations importantes sur les étiquettes.
- Mention de coton bio: assurez-vous que l'étiquette mentionne explicitement que le coton est biologique.
- Informations sur la certification : recherchez les logos des certifications GOTS, OEKO-TEX ou Fairtrade.
- Transparence de la chaîne d'approvisionnement : les marques responsables fournissent souvent des informations détaillées sur l'origine du coton et les pratiques de production utilisées.
Les défis du coton bio
La production du coton bio implique certaines contraintes.
Comment faire du coton bio?
Pour cultiver des plantes de manière biologique, et donc le coton, il est important de suivre plusieurs étapes simples. D'abord, les graines choisies ne contiennent pas d'OGM. Ensuite, le sol est préparé avec du compost pour qu’il soit riche et fertile. Les graines sont plantées à la main. Afin de protéger les plantes des insectes nuisibles, il est indispensable d'utiliser des méthodes naturelles, comme attirer des insectes utiles ou installer des pièges spéciaux. Dans un souci d’économie d'eau, un système d'irrigation goutte-à-goutte est recommandé. Il est également judicieux de choisir des variétés qui supportent bien la sécheresse, car elles nécessitent moins d'arrosage. La récolte des plantes se fait aussi à la main, et, pour être sûr que tout a été fait de manière écologique, il est possible de demander une certification biologique. Rendement et coût
En raison de l'absence d'engrais chimiques et de pesticides, le rendement des cultures biologiques de coton est en général bien inférieur à celui des cultures conventionnelles. Il en résulte des coûts de production plus élevés et un stock disponible plus limité. Par ailleurs, le processus de certification biologique se révèle coûteux et complexe pour les petits agriculteurs. Cela peut constituer une barrière à l'adoption de pratiques biologiques et équitables.
Concurrence avec le coton conventionnel
Le coton conventionnel, souvent moins cher à produire, domine le marché mondial. Comme les produits de qualité, les articles en coton biologique sont généralement plus chers. Les acheter représente un budget. Pour terminer, il est difficile pour vous consommateur de faire la différence entre bio et conventionnel. Cette confusion entraîne une demande moindre, et c'est pour cela que nous tenons à vous les expliquer dans cet article.
Exemples de produits écoresponsables en coton biologique et de fibres textiles moins nocives que le coton conventionnel
Pour mieux vous guider dans vos choix, nous avons sélectionné quelques articles et matériaux qui feront de votre intérieur et de votre dressing des références en termes de mode éthique et d’écologie.
Linge de maison, sous-vêtements et produits pour bébés
Dans la longue liste non exhaustive de produits textiles éco responsables, nous en avons choisi trois.
- Vêtements pour bébés et produits de puériculture : A l’instar de www.carotteetcie.com, de plus en plus de marques choisissent cette matière pour les bébés et les enfants. Doux pour la peau et exempts de produits chimiques nocifs, ils respectent la fragilité de la peau de nos tout petits. Les doudous, bavoirs et autres peluches n’échappent pas à la tendance.
- Linge de maison : les draps, les serviettes de bain ou de plage et les couvertures en coton bio sont confortables, laissent la peau respirer et absorbent l'humidité et la transpiration. De plus, ils sont nos alliés pour limiter la pollution intérieure de nos maisons, souvent déjà trop chargées de perturbateurs endocriniens.
- Sous-vêtements : les culottes en coton bio et les pyjamas sont devenus les incontournables pour un style intérieur cosy, éco responsable et confortable. Parmi les sous-vêtements indispensables, pensez aussi à vous renseigner sur les culottes menstruelles en coton bio. Elles respectent votre corps et vous permettent de vous sentir confortable durant les moments sensibles.
Les fibres naturelles et écologiques
Le coton bio n’est pas la seule alternative. Voici une liste non exhaustive de fibres d’origine végétale.
- Le lin : il s’agit d’une fibre robuste et biodégradable qui nécessite peu d'eau et de pesticides pour sa culture. Il est aussi naturellement résistant aux insectes. Le lin est apprécié pour sa légèreté et sa capacité à garder le corps frais.
- Le chanvre : elle est l'une des fibres les plus écologiques, nécessitant très peu d'eau et aucun pesticide. Sa culture régénère les sols en les enrichissant en nutriments. Le chanvre est durable, résistant et possède des propriétés antimicrobiennes.
- Le bambou : il s’agit d’une plante à croissance rapide qui nécessite peu d'eau et pas de pesticides. Le tissu en bambou est doux, respirant et possède des propriétés antibactériennes. Son processus de transformation peut se révéler être polluant en fonction des produits utilisés. Pensez à vérifier !
- Le tencel (Lyocell) : cette fibre est fabriquée à partir de pulpe de bois, généralement d'eucalyptus, de chêne ou de bouleau. La production de Tencel utilise un processus en boucle fermée qui recycle l'eau et les solvants, minimisant ainsi l'impact environnemental. Le Tencel est doux, respirant et biodégradable.
- La ramie : cette fibre végétale est issue de la plante de la famille des orties. Elle est résistante, légère et possède des propriétés antimicrobiennes. La ramie nécessite peu de pesticides et d'eau pour sa culture, ce qui en fait une option écologique de premier choix.
Le coton bio, l’alternative nécessaire à un monde plus juste
Vous l’aurez compris, il représente bien plus qu'une simple alternative aux textiles conventionnels. Il incarne une vision d’un avenir dans lequel il est possible d’allier mode durable et protection de la planète. Chaque achat de coton bio est un pas vers un monde plus durable et plus équitable.
La prochaine fois que vous demanderez : "Est-ce que c'est du coton ?", rappelez-vous que la provenance et le mode de production de ce coton sont tout aussi importants que sa composition. En choisissant du coton bio, vous faites un choix éclairé pour la biodiversité, pour les agriculteurs, pour votre bien-être et celui de vos enfants.
Ensemble, continuons à soutenir et à promouvoir des pratiques de consommation responsables et éthiques. Parce que chaque petit geste compte et que, tous ensemble, nous pouvons faire une grande différence.
Article rédigé par Maëva Larripa pour Carotte & Cie.
Sources:
Monde, L. (2020, 15 décembre). Les Ouïgours, victimes de travail forcé dans les champs de coton en Chine, selon un rapport. Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/15/les-ouigours-victimes-de-travail-force-dans-les-champs-de-coton-en-chine-selon-un-rapport_6063438_3210.html
Agence Bio. (2023, 15 septembre). Les textes réglementaires - Agence Bio. https://www.agencebio.org/decouvrir-le-bio/les-textes-reglementaires/#:~:text=Les%20produits%20Bio%20doivent%2C%20lors,vente%20aupr%C3%A8s%20du%20consommateur%20final.
Pesticides et santé – Nouvelles données (2021) · Inserm, La science pour la santé. (s. d.). Inserm. https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/
Fairytale. (2022, 12 septembre). Les 3 labels les plus fiables pour garantir le coton bio. Fairytale. https://www.fairytale.eco/blogs/news/les-3-labels-les-plus-fiables-pour-garantir-le-coton-bio
Écoconso. (2024, 20 février). Quel textile écologique choisir pour ses vêtements ? https://www.ecoconso.be/fr/content/quel-textile-ecologique-choisir-pour-ses-vetements#:~:text=Les%20fibres%20naturelles%20sont%20issues,%2C%20laine%2C%20duvet%2C%20fourrure.
World Health Organization : WHO. (2023, 15 décembre). Pollution de l’air à l’intérieur des habitations. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/household-air-pollution-and-health